Après avoir découvert les Héros de l'Ère de la République, il est temps de découvrir la toute dernière publication de Panini Comics : L'Ère de la Rébellion — Les Héros.
Pour ceux qui découvrent la série, Marvel avait annoncé l’été dernier une énorme série de one-shots étalée sur les différentes périodes de la saga Star Wars. Chaque histoire se concentre sur un ou plusieurs personnages emblématiques. Pour leur parution en France, Panini Comics a choisi de regrouper les histoires en 6 tomes. Deux par période. L'un sur les héros, l'autre sur les vilains.
Publié le 6 novembre 2019, L'Ère de la Rébellion – Les Héros est construit de la même manière que le tome de la République. Il propose six histoires dont deux issues du numéro spécial :
- Princesse ou vaurien sur Leia Organa
- Fuir la Rébellion sur Han Solo
- Le blues de Bespin sur Lando Calrissian
- La lutte ou la fuite sur Luke Skywalker
- "L'épreuve de Dagobah" sur Yoda
- "Valeur volée" sur Biggs Darklighter et Jek Tono Porkins
Le récit des quatre premières provient tout droit de l'imagination de Greg Pak. Le scénariste que je découvre ici est également l’auteur des numéros 68 à 75 (encore inédits en France) de la série Star Wars. Côté dessin, Chris Sprouse passe ici son baptême du feu Star Wars en signant ses premières publications dans notre univers préféré. S’il est le principal crédité, on peut noter également la participation de Matteo Buffagni, Jon Adams et Andrea Broccardo.
Princesse ou vaurien
Où quand Leia laisse s'exprimer le vaurienne qui sommeille en elle. Une histoire qui s’insère parfaitement dans la continuité Canon. Le style est simple voir un peu pauvre. Se lit vite, s'oublie vite.
Fuir la Rébellion
Avec cette histoire, Pak vient ajouter sa pierre à l’édifice "Han Solo, rebelle malgré lui." À la lecture de la première page, j'étais déjà prête à ronchonner. Il faut me comprendre : ce thème a été déjà été abordé maintes fois dans la continuité Canon (cf. La Cavale du contrebandier ou à la série Star Wars). Sauf que bim ! Surprise ! Pas de redite ! C'est un angle nouveau qui est choisi et il est pertinent. Autre point inédit, la pilosité du torse de Solo qui m’a valu d’être hilare pendant toute ma lecture. Je doute que Sprouse cherchait ce type de réaction, mais je valide rien que pour cette franche rigolade.
Le blues de Bespin
Manifestants : On veut être payé !
Gardes de Bespin : Barrez vous où on vous tire dessus !
Manifestants : Allez vous faire cuire l'Ewok !
<<Explosion d'une lacrymo >>
<<Lando apparaît dans la fumée avec une caisse de crédits>>
Lando, avec son sourire colgate : On a demandé du... Pognon ?
Et ensuite ces gros prolo vont dépenser toute leur paye à la cantina. Vous avez l'impression que je force le trait ? Non, c'est juste la très malaisante première page. La seule chose que cette histoire a pour elle, c'est ses dessins. Buffagni propose quelque chose qui sort de l’ordinaire et qui n'est pas sans rappeler le style d'Alex Maleev sur Lando.
La lutte ou la fuite
Où quand Palpy, lassé de voir Vador galérer à capturer son fils, décide de prendre les choses en main. Dès que l'Empereur passe à l'action, il crève l'écran. En pleine bataille spatiale, Luke se fait manipuler. Le très joli parallèle avec la nové des Derniers Jedi vaut un : "Je dis oui ! " de Julien Lepers.
"L'épreuve de Dagobah"
Maître Yoda posé dans sa cabane,
Sentit son bidou le tracasser.
Jedi mais pas vraiment végane,
Il pris son arc et partit chasser.
La Force est sa plus grande alliée.
Voyant un prédateur,
Il tira une flêche sans même bander.
Le voilà donc le quatre heure !
Par le style du dessinateur,
Maltraité son portrait est.
Son histoire par son rythme est un vrai labeur.
Qu'un déambulateur à Yoda j'offriré. (chute, c'est pour la rime)
"Valeur volée"
À l'époque de sa publication aux États-Unis, cette histoire n’avait laissé personne indifférent. Décriée par les uns, saluée par les autres, "Valeur volée" jure avec le reste des histoires de l’album. Au cours d'une mission, Porkins se prend en pleine poire (presque littéralement) qu'être un pilote de X-Wing fait aussi de lui un meurtrier. Conflit armé ou non, il tue. Choqué, il essaye de composer avec cette nouvelle dimension dans sa vie. Une réflexion assez noire et complexe. Le style graphique se veut à l'opposé : coloré, enfantin, léger...
Alors, oui. Ça signifie que Biggs se promène en slip, qu'il se retrouve couvert de bave et qu'une officier Impériale se retrouve de corvée de chiottes. Le résultat est surprenant et tranche avec les autres histoires. Si je comprends que "Valeur volée" puisse faire grincer des dents, je salue la prise de risque de Jon Adams (le scénariste et le dessinateur). Il tente de proposer quelque chose de différent. Pour ma part, je me rappellerai davantage de cette histoire que celle sur Leia.
Oui, mais alors ?
J’avais terminé ma review des Héros de la République en expliquant que l'album proposait des histoires n'apportant pas vraiment leur pierre à l'édifice Star Wars. L'Ère de la Rébellion essaye de proposer quelque chose de différent. S’il reste anecdotique, cela est surtout dû au fait qu’il soit composé de one-shots. Toutes les histoires n’ont pas le même impact mais il y a clairement des réussites (Luke Skywalker et Han Solo).