Difficile de se lancer dans l’écriture d’une « critique » sur un film vu dans des conditions plutôt exceptionnelles. Le 15 mai dernier, j’ai été invitée par Disney (en compagnie de la community manager la plus formidable du monde aka Hypsoline) à monter les marches du 71ème Festival de Cannes pour assister à la projection de Solo: A Star Wars Story.
Dans un premier temps, il pourrait sembler judicieux de préciser comment je me positionne par rapport à l’univers Star Wars. Biberonnée avec la Trilogie Originale (et je garde une profonde tendresse pour les téléfilms sur les Ewoks), la Prélogie sont des montagnes russes pour moi (on côtoie le très bon et le très mauvais). Le premier visionnage du Réveil de la Force fut agréable mais je reconnais sans peine qu’il s’agit d’un film à usage unique. Vous vous en servez une fois pour entrer dans l’univers et puis c’est marre. J’ai vraiment aimé Rogue One. Les Derniers Jedi a été clairement un coup de cœur à chacun de mes visionnages.
Présentations faites. Passons au vif du sujet.
Commençons par répondre à la question que vous brûlez de me poser... « Est-ce que ce foutu film est la purge prophétisée par la presse depuis des mois ? » Non.
Solo est donc le second spin-off produit par Lucasfilm. Alors que le premier explorait le vol des plans de l’Etoile de la Mort, ce film-là nous propose l’origin-story de l’emblématique Han Solo. Il n’est donc pas question de l’avenir de la galaxie mais seulement des débuts du plus célèbre des contrebandiers. Il me semble important de le rappeler dans la mesure où l’on a l’habitude que les Star Wars traitent d’enjeux galactiques. Ici non, c’est juste que seule une poignée de personnes est concernée (et c’est surtout une histoire de gros sous).
On suit Solo dans quelques-uns des événements qui ont fait sa légende… Sa rencontre avec Chewbacca, la passe de Kessel, l’acquisition du Faucon Millenium... Des événements convenus mais se déroulant de manière inattendue. Le scénario réserve plusieurs fois quelques surprises fort agréables (que je ne détaillerais pas ici évidemment). L’histoire est efficace (on pourrait aussi dire simple) et malgré toute sa bonne volonté, elle me fait dire qu’il manque peut-être quelque chose. Difficile à expliquer sans spoiler. Peut-être que le scénario ne maltraite pas assez son personnage principal (surtout après un Rogue One où tous les protagonistes trouvent la mort sur Scarif). Peut-être que l’histoire proposée ici n’est qu’une première partie... Sachant qu’Alden Ehrenreich a signé pour plusieurs films. Difficile à dire pour le moment.
Côté références, certaines sont évidentes, d’autres plus subtiles. Il y a en a pour tous les goûts. Je vous assure que j’ai dû prendre sur moi pour ne pas filer des coups de coude à ma voisine pour lui dire « Haaaaaan ! Ces machins-là, on les a vu ailleurs ! »
Si Han et Qi'ra ne m’ont pas transporté plus que ça, je dois reconnaître que j’ai adoré le personnage de L3. Lando est rendu très attachant grâce à Donald Glover. Mention spéciale au lien tissé entre Solo et Chewie. L’histoire donne l’occasion de voir où débute leur bro-story.
La bande originale propose quelques thèmes qui font mouche. Il y a des compositions originales (le thème d’Enfys Nest par exemple) et des reprises de la musique composée par John Williams. Plus que de revoir le film, j’ai surtout envie de me lancer dans une écoute musicale.
Petit point acteur :
- Alden Ehrenreich : encore une fois… Ce n’est pas l’horreur annoncée. Ce n’est pas Harrison Ford mais on peut dire qu’il s’en sort.
- Emilia Clarke : vous l’avez vu dans Game of Thrones ? Vous n’aurez pas de surprise de ce côté-là alors.
- Donald Glover cabotine, s’amuse et profite que Lando passe par une palette d’émotions bien plus vaste de celles de ses compagnons. Il se détache vraiment du lot et on aurait envie d’un spin off sur Lando (mais pas une origin-story s’il vous plaît ^^)
Pour conclure... Sans être un chef d’œuvre, Solo est un film de divertissement efficace qui ne mérite probablement pas les seaux qu’il se prend sur le râble depuis quelques mois. J’ai passé un bon moment lors de mon visionnage mais je peux dire sans mal qu’il sera certainement le moins mémorable des films.
N'oubliez pas que l'embargo a pris fin au moment de la diffusion du film au festival de Cannes. Faites attention aux spoilers. Je vous laisse avec la bande-annonce histoire de la regarder une dernière fois avant la sortie du film.